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Réfléchissant à ce qui se passe aux États Unis en ce moment, qui n’est que la continuité de ce qui se passe depuis toujours, rien de nouveau, sauf les sporadiques sursauts de révolte qui finissent toujours par être étouffés par la chape de plomb du racisme primaire et de la bêtise endémique contre lesquels les meilleures intentions ne peuvent que se fracasser, d’autant plus que ce racisme et cette bêtise sont aujourd’hui incarnés au sommet de l’état, dans ce cerveau rabougri et pétri de haine caché derrière un visage de sale gosse boudeur que les écrans répercutent à l’envi, je ne peux que reprendre les mots d’Albert Camus, dans L’homme révolté:

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Qu’est-ce qu’un homme révolté ? Un homme qui dit non. Mais s’il refuse, il ne renonce pas. (…) Un esclave, qui a reçu des ordres toute sa vie, juge soudain inacceptable un nouveau commandement. Quel est le contenu de ce non ?

Il signifie, par exemple, « les choses ont trop duré », (…), « il y a une limite que vous ne dépasserez pas. » En somme, ce non affirme l’existence d’une frontière.

(…)

Ce qui était d’abord une résistance irréductible de l’homme devient l’homme tout entier qui s’identifie à elle et s’y résume. Cette part de lui-même qu’il voulait faire respecter, il la met alors au-dessus du reste, et la proclame préférable à tout, même à la vie.

(...)

Apparemment négative, puisqu'elle ne crée rien, la révolte est profondément positive puisqu'elle révèle ce qui, en l'homme, est toujours à défendre.

 

Le simple respect de l’autre semble si difficile pour certains, leur haine – ce parasite leur bouffant le cœur et les entrailles – si ancrée, si viscérale, qu’ils préfèrent poser un genou sur un cou ployé et appuyer, et appuyer.

Ils ne savent pas que pour chaque cou ployé qu’ils ont brisé, mille autres se redressent.

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Ce regard droit sera préférable à tout, même à la vie. Et il sera toujours à défendre.

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